1. |
SAOUL DE SANG
02:58
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Toile de gouache où s’écoulent les combats :
Carnaval de carnage où pleuvent les coups bas
Carne avale la rage éthylique au corps las
D’autres carnes où s’arrachent à jamais les Horlas
Sur ce champ de bataille éventré par la messe
Le gout de l’agonie gît où les Kères naissent
Au dos rouge chandail, ces reines de la peste
D’envie ôtent la vie de leurs bouches d’herpès
Ces furies de la nuit ont l’horreur en extase
Un fort glas comme bruit et l’extase en horreur
Le parfum qui les suit un ersatz d’épectase
La vérole le fruit qui répand leur odeur
Là au déclin de l’œil quand la vitre se floute
Elles observent du seuil l’Outrenoir s’étioler
Saoulées du vin du deuil, un cadavre comme outre
L’aorte goutte à goutte a rempli les pichets
Si par gros appétit, pleines d’avidité
Mettons qu’elles désirent plus d’âme à marchander
Quand la rixe est finie où vont-elles les trouver ?
Les derniers qui expirent ne sont pas les premiers
Il faudra que l’on fuît loin des draps de Morphée
Car le sommeil, lui, luit pareil aux macchabées
Quand la prison de chair dort, on peut se tromper :
La narcose ou la mort se ressemble d’emblée
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2. |
LIBRE EBRIETE
02:30
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Ivre des virgules du livre
Ton envoutement célèbre
Ose affirmer ses verbes
Ivre des virgules du livre
S’assèche le saint que tu sèvres
L’affre infirme ses verves
Ivre des virgules du livre
S’élèvent les sèves célestes
L’offre offusque ses lestes
Ivre des virgulеs du livre
S’éventent lеs points de l’ancêtre
L’être étreignait ses lettres
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3. |
ARME AUTOMATE
03:14
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Infernal tel Hadès, six pieds sous cieux
Émancipé des affres, mais toujours soucieux
De renier les astres, mais jamais sans ciller
De déposer les plaintes des abysses sous scellés
La nuit tombe le masque, des persona
Aussi grave que le glas que le père sonna
Du bout de ses yeux blancs, il le fait résonner
Comme un bourdon de chair dur et déraisonné
Devant la mort comme une offrande la froide idole que l’arme attend
Telle une flamme s’agite au vent d’un Zéphyr ou d’un Harmattan
Quand le destin choisit sa proie, elle rit de peur ce charlatan
De l’euphorie à l’abattement, voilà les ponts que l’âme tend
Ton verger des hectares d’extérieur d’exhalaison :
Un anti soleil noir où l’on récolte les poisons
Tes tempêtes, un mouroir où vient s’échouer ta passion
De fabuleux bâtard toujours en mal de rédemption
Ce charnier d’anges ingrats où la fange s’exalte
Cet exil du trépas que l’agonie exulte
Tu le portes comme un manteau, de plume et d’asphalte
La douleur en oripeaux se froisse en robe de tumulte
Au loin perle le lait au front du martyr
Constellations de plaies qui pleuvent de plaisir
Écoute s’il te plait les échos des soupirs
Maintenant de plus près, les vois-tu s’épanouir ?
Attends-tu toujours tomber, la manne autonome
Comme la mort voltiger dans les voiles de l’automne
Ah ! Ta froide espérance rend ton âme monotone
Vois où tu es rendu : ta seule arme est l’aumône !
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4. |
DORICA CASTRA
04:40
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Tiare d’aiguille
Guillotine
Tinette d’or
Dors en terre
Terre brûlée
Lait de saint
Cingler l’âme
Lame en peine
Pénible agneau
Agnostique
Icare aux cimes
Cimetière
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5. |
SALE SOMBRAGE
04:46
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Un siècle de purgatoire là sur le rivage
L’attente aux pauvres, la croisière en otage
Ici la file est longue si l’on est dénué d’héritage
Les sans-le-sou affluent en une brume de ravage
Avide de rage, et suintant l’obscur par tous pores
L’arrimage de Charon n’a que de mauvais ports
L’amarrage une croix où le navire fait bord
Ce mirage à la voix aussi douce que l’or
Mais si se trouе le bord et qu’il y a chavirage
Nе reste plus qu’alors un rien de l’arrivage
Il meurt les plus que mort en un aqueux cavage
Le nocher, lui se dore, à l’ombre du naufrage
La vaine embarcation, loin d’être de Thésée
En sombrant remue l’eau où coulent les damnés
Non pas de vibrations ni de houle en apnée :
Se soulèvent les flots, l’onde en raz de marée !
Les enfers inondés, les berges dans la crue
Comment les réfugier ces âmes corrompues ?
Certains touchent le fond, de ce fleuve d’élus
Quelques-uns sont déjà hors de portée de vue
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6. |
NOIR DE NEANT
06:40
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Là, étalé telle la bouée à la verticale
L’état de l’eau à la limite du liquide
L’horizon se brouille et son image est létale
Autour de moi cette mer d’huile prend des rides
Mes yeux d’embruns se rouillent, délavés par les Hadès
Je les lave de la houle, étalée par les abysses
Ma vue embrumée roule, étoilée d'un ciel de flot qui s’abaisse
Sous de sombres mers de houille, frelatées par de la pisse
Séléné c'est l'astre qui inonde les reflets
Froide flamme d'un âtre dans un désert d'eau salée
C'est l'ainée, c'est les affres immondes de mes pensées
Elle illumine mais n'immunise pas de la marée
Noyé par la folie, l'espoir a peur
Qu'on se fasse de l'infini, l'explorateur
Que le moindre oubli de brasse, inspire la torpeur
Que l’obscur où l'on se baigne soit avide de profondeur
Car les entrailles des océans, ce noir onirisme
Cette entaille au néant, liqueur de séisme
Est une entrave, un aimant, un couloir, un prisme
Où s’engravent les amants seuls en manque de nihilisme
Au passé mon corps se dore à l’orée de ces mers
Désormais je m’endors dans des eaux qui ne dorment plus
La mort est comme la mer, personne n’a pied dans son caveau
La mer est comme la mort, personne n’a pied dans son caveau
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7. |
VERTUEUX VICE
03:18
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J*$n7 entre dans la ville de Jérusalem et se rend au Temple pour aller prier YHWH, son Père. Quand il arrive, il voit des marchands de colombes, et aussi les tables des changeurs d’argent. Alors J3znS se met en colère et pour chasser tous les marchands du Temple, il renverse les tables et les chaises des vеndeurs. Et il leur dit très fort : « Il est écrit quе la maison de mon Père est appelée une maison de prière. Et vous, vous l’avez transformée en un repaire de brigands ! »
Combien de corps perdus que la secte engraina ?
Qui occulte l’horloge que l’apôtre engrena ?
Des chimères de misère sous leur habit grenat
Qui auscultent les chairs comme on ouvre une grenade
De sibyllins sicaires, les sourires assortis
Vices plein les viscères, des satyres assombris
De si vilains vicaires qui se cachent sous vos lits
Lissent bien le suaire où s’attache la folie !
Assassin au cimeterre à la lance à la croix
Incessant cimetière, alliance de roi
Asséchant Déméter, sa semence et ses lois
Assenant Lucifer de semonce, de son poids
Camarilla du cloitre, fieffé de fortune
Impertinente prière, impudeur importune
Iscariote aristocratique, pendu dans les dunes
Miséreux missel, démystifiée lacune
De si belles cicatrices, le rictus rétréci
Coupure viciatrice à l’étanche frénésie
Décibel catharsis avalanche d’hérésie
Au ciel l’avarice, aux cieux l’infamie !
Suspension consentie de l’incrédulité
À trop voir Dieu, on n’y voit plus aucune utilité
Car derrière les sévices de l’expiation
Se cache le mensonge de l’illustration
Conception consentie de l’Inimmaculée
Puis l’adieu de ceux qui t’ont juré fidélité
Entre-temps le désert et ses tentations
Puis le drame de ta chair peu illustre à Sion
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8. |
CIELS SENILES
02:21
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Dents d’anciens déchaussés au pentacle du pandémonium
Pendaison prévue au sortir du funérarium
Mise à l’abîme de ceux qui sont de peuple l’opium :
Les premiers seront les derniers plus d’auréole sur le podium
Descente aux enfers par l’entrée des artistes
Sous l’effigie blafarde d’une idole qui s’attriste
Pour y voir la retraite de ceux qui ont eu de l’emprise
Sur les signes, les symboles et les thèses tentatrices
Les errances divines immolées d’arrogance
Les croix dansent sur le fil tendu de la démence
Et l’air rance du vide inondait les semences
De croyances stériles dont la foi est l’absence
Sous les feux de la rampe, les Dieux s’y invitent
Ils ne marchent plus ils rampent, ne parlent plus s’évitent
Les saints du passé ont la santé qui s’effrite
Pour ceux qui font les lois, la jeunesse passe vite
Ne reste plus de leur histoire que des déchets testamentaires
De vieilles rengaines illusoires enfouies comme l’amant en terre
Qui voudrait voir le miroir où s’étiolent les âmes en l’air
De ceux qui hantent le manoir l’Eden ou encore l’éther
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9. |
AGONIE AGACEE
03:16
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L’éther était tari pour une éternité
Alors l’air avait affaibli les gueules d’autorité
Qui hantent les Olympes à l’orée des outrages
La mort et la divinité font fort souvent mauvais ménage
C’est pourquoi…
La charogne de Charon chavire
De l'or jusqu’aux yeux
Son change est chéri des charniers
Où s’achètent les cieux
Qu’enchaînent les chiures chérubines
Qu’acharnent les orages
Le Styx est un chenil d’abîme
Ses chiens cherchent la rage
Le gras de ta grâce Aphrodite
Granule et grouille de grillons
Pas de peau blanche, mais gris granite
Grave Graal au fond du sillon
La fin a gravé dans ta chair
La faim aggravée de ta graisse
Que grappillent asticots et vers
Du tissu tendu de tes fesses
Maintenant ce sont eux qui gargouillent
Et toi tu n’es plus que gargouille
Du nectar nait les tares
Du confort nait l’escarre
L'Olympe est un lazaret
Un mouroir aux plaies lézardées
Dionysos ne dandine que de son saoul :
De son verre plus de vin, mais des vers qui s’écoulent
Damné, mortel sur terre, diffamé par la foule
Ses Ménades ont perdu leur attitude de goule
Sans ton thyrse tu chancèles
Boiteux aux 4 vents
Ivre comme un carrousel
Gros tarin, bouche sans dent
Comme un rien le divin devint alcoolique
Ses suivantes dans des caisses n’ont plus rien de frénétique
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10. |
FEU FOLLE FOI
03:51
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Dieu est mort et enterré, sa tombe ébène est mitoyenne
D'orgies où l’on fait des décès des statistiques et des moyennes
L'écoumène et le créateur partagent le même genre de vice :
L'un a la haine l’autre a la peur, les deux se gavent d'avarice
Nos âmes noircies vont sans délai, du néant êtres citoyennes
Lе spectre vit dans nos reflеts, au sein d'une jument troyenne
La plèbe et le grand géniteur sont sous la même hégémonie :
L'une a la glèbe l'autre a le glaive, les deux se joignent à l'agonie
Je n'ai trouvé qu'un synonyme à Dieu… M A L A D I E
Et je n’ai vu que l’ombre de ses yeux… Le M A L n'a pas dit adieu
Comment définir les effets, de l’échéance cette chienne
Si la douleur est partagée, entre le loup et la hyène
L'Eden et le consommateur font face à l'avarie :
L'un a la dette, l’autre à la quête, les deux aumônes se sont taries
Les deux se rejettent le rejet, mais qui va être le mécène
La vertu ou bien le péché, mais qui va financer la Cène ?
Le vieil éphèbe, le débiteur instiguent le Capital en égérie :
L'un est l'échec, l'autre la pègre, hypnotisés par ce qui luit
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11. |
ORGIE D'ORAGE
02:20
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Que les couples copulent…
Carapace pour carapace, dent pour dent
Deux à deux, dos à dos, adossés sur le vent
Doublet onduleux ou dyades mouvantes
Ces couples sont contraires sur une base d'épouvante
L’éclair et sa Leda
Le tonnerre sous les draps
Que l'amour enlaidira
Que l'idylle déchirera
L’éclaircie et sa lucarne
Le regard et la carne nue
La sculpture qui sе marne
Le renard еt sa patte-pelu
La ménade et son vacarme
Le déviant et la viande crue
Le silence des carmes
Consommé comme un grand cru
L'anima que l'on incarne
Comme un crâne et sa mue
Que les couples copulent
L'Adonis que l'anémone hâte
La défaite où l'on s'est cru apte
L'agonie que le glas gâte
Le rêveur que la crue happe
Qui a cru que le prix à payer était aussi élevé
Que la gorge asséchée ne cessera de crier
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12. |
ODIEUSES ODES
03:51
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Des Nephilims dans des nefs illimitées
Chantant l’énochien, le connaissant sans l’imiter
Le langage eunuque au détour de la glotte
Un flot d’hystérie sur lequel la langue flotte
Pas de symphonie mais des images idiotes
Des rimes d’ignominie pour un odieux despote
Qui soulignent l’infamie, l’arrangent d’une litote
Quand l’abime amnistie la sottise Iscariote
S’ils étaient une fleur, ils seraient un chrysanthème
S’ils étaient un chant, ils seraient un cri sans thème
S’ils étaient un hymne ils seraient de la crise l’anthem
Mais s’ils étaient humains, ils ne seraient plus les mêmes
Ces anges arrogants à la gorge agaçante
Sirène du mépris à la langue harassante
À la Cène épris se gavant d’épouvante
N’ont pour seul armement que leurs voix qui déchantent
Holocauste oral tel Babel et sa démise
Ce blockhaus vocal sur le verbe à la main mise
Apostolat d’élocution pour un peuple qui se divise
Et qui postule aux élections des androgynes qui médisent
Vos voix un vent crypté et incompréhensible
O sophiste céleste aux paroles insensibles
Visites nos rêves que nos délires te ternissent
Ou préfères-tu que la miséricorde t’éternise ?
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13. |
VAINE DEVEINE
02:04
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D’Abel et Caïn à l'atome et cathode
Les têtes tombent et roulent comme celle d’un saint sous Hérode
La belle catin et le faux homme s’érodent
Sous les pluies hiéroglyphes de ces pages qu’on décode
D’Ulysse et Pénélope au vice qu’on évoque
Les astres s’étiolent comme celui dont on écope
Des viscères nées breloque jusqu’au Lys et ses tropes
Les vies cernées de loque sont au service des époques
D’Orphée, ses Ménades à l’or fin des monades
L’agneau évite de l’avide désert sa noyade
Oyez, sérénades d’airain au ton fade
Le gai glas de minuit, l’angélus en aubade
Des délices d’un cyclope à l’hybris d’un sinoque
Les guerriers, les fous à lier, sont ceux dont Dieu se moque
Pour plaire au misanthrope pas d’équation haddock
Les érudits, les illettrés sont sous le joug de sa syncope
De Babel aux Sabins, de l’Exode aux pogroms
Il y en a bien plus d’un qui a déjà croqué la pomme
Du taureau d’airain à la
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Traître Câlin Paris, France
Born from a drunken idea, an ambient microphone, a torn Bible, four synths, literary automatism and an endless love for
wickedness.
Né d’un hasard alcoolisé, d’un micro d’ambiance, d’une Bible déchirée, de deux synthés, d’un automatisme littéraire et d’un amour sans faille pour la méchanceté.
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